Test UGREEN NASync DH4300 Plus : un NAS qui surprend dans le bon sens !

Utilisateur de NAS Synology depuis près de dix ans, j’étais très curieux de tester le UGREEN NASync DH4300 Plus pour découvrir un nouvel OS et une autre manière d’aborder le stockage à la maison. Entre son design compact, ses 4 baies et son système UGOS Pro plein de petites surprises, ce modèle m’a clairement surpris. Voici mon retour après plusieurs semaines !

Présentation du UGREEN NASync DH4300 Plus

Commençons par une présentation du UGREEN DH4300 Plus, c’est un NAS quatre baies pensé pour ceux qui veulent centraliser leurs données à la maison ou au bureau, avec un bon équilibre entre simplicité, performances et prix. Avec ses quatre emplacements SATA, il permet de monter des configurations RAID sécurisées (RAID 1 ou 5). Il dispose d’une connectique moderne avec le support du 2,5 GbE pour le réseau !

UGREEN positionne ce modèle comme un NAS polyvalent, accessible, et capable de couvrir la majorité des besoins domestiques : sauvegarde multi-appareils, partage de fichiers, streaming multimédia, synchronisation cloud ou encore gestion d’une photothèque.

Côté système, on retrouve UGOS Pro, un système d’exploitation maison développé par UGREEN. Je rentrerai dans les fonctionnalités plus en détail après ce test.

Connectiques : USB-C et et Ethernet 2,5 GbE

Pour un modèle quatre baies orienté grand public, le UGREEN DH4300 Plus propose une connectique vraiment complète. À l’avant, on trouve un port USB-C 5 Gb/s pratique pour brancher rapidement un SSD externe ou récupérer des fichiers.

À l’arrière, UGREEN ajoute deux ports USB-A 10 Gb/s, ce qui est plutôt rare sur un NAS ARM et permet d’obtenir d’excellents débits pour les sauvegardes externes. La partie réseau s’appuie sur un port 2,5 GbE (merci !) pour dépasser les limites du Gigabit et exploiter pleinement un RAID rapide. Enfin, la présence d’une sortie HDMI 2.1 (4K 60 Hz) offre une possibilité intéressante pour l’utiliser comme lecteur multimédia.

De mon côté, je suis vraiment content de voir du 2,5 GbE sur ce modèle. Ça peut paraître anecdotique, mais tous nos opérateurs français proposent désormais des box avec des ports 2,5 GbE et les débits qui vont avec… autant en profiter.

UGREEN adopte enfin ce standard là où Synology a traîné des années avant de s’y mettre. Dans les faits, on gagne en confort : transferts plus rapides, meilleur usage du RAID et copie des gros fichiers bien plus fluide. Le NAS est d’ailleurs raccordé chez moi à un switch Ubiquiti USW Pro Max 16 PoE, et tout fonctionne parfaitement. Bref, une connectique moderne et cohérente, comme on devrait en voir partout en 2025.

Test Ubiquiti USW Pro Max 16 PoE : un switch idéal pour débuter !

Installation des disques et premier démarrage

J’avoue que j’étais un peu sceptique en découvrant le format du NAS. Habitué depuis des années aux tiroirs qui s’ouvrent par l’avant, voir les disques accessibles par le dessus m’a un peu surpris… mais en pratique, c’est vraiment bien pensé. Le capot supérieur est aimanté, il se retire facilement et tient parfaitement en place une fois refermé. On n’ouvre pas son NAS tous les jours, mais pour ajouter ou remplacer un disque, c’est propre et très pratique.

Les disques viennent ensuite se fixer dans les chariots avec des vis, tout est fourni dans la boîte. Pas de fixation rapide ici, c’est dommage, mais ce n’est clairement pas bloquant : on monte tout en quelques minutes et ça ne bougera pas. Une fois les quatre baies remplies, on branche le NAS, on allume !

Dès les premières minutes, le process d’installation m’a franchement surpris dans le bon sens. L’interface est jolie, fluide, bien traduite en français et très simple à suivre.

UGREEN ne renvoie clairement pas l’image d’un “nouvel entrant” : on est déjà au niveau de ce que proposent Synology ou QNAP pour la mise en route. Une bonne nouvelle, surtout pour un produit encore jeune dans l’écosystème NAS.

Découverte de UGOS Pro : le système maison de UGREEN

Une fois le NAS initialisé, on arrive sur UGOS Pro, le système développé par UGREEN. Et honnêtement, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Au final, c’est une interface moderne, très épurée et qui reprend les codes des OS que l’on connaît déjà : un bureau, des applications, une navigation simple et des menus bien rangés. Tout est fluide, réactif et vraiment agréable à utiliser au quotidien. 

C’est rigolo car on sent tout de suite les inspirations avec un mix entre Apple et Synology, clairement. Je vois plutôt ça comme un avantage pour l’utilisateur qui ne sera pas perdu. On s’y retrouve tout de suite, je vous joins quelques images pour que vous puissiez vous projeter !

Difficile de tout lister, mais voici les fonctionnalités majeures de UGOS :

• Gestion complète du stockage : création de volumes, RAID (0/1/5/6/10), monitoring, notifications.
• Support du Btrfs : snapshots, meilleure intégrité des données, restauration rapide.
• Dossiers partagés et permissions avec gestion des utilisateurs et groupes.
• Protocoles réseau standards : SMB, NFS, FTP, etc.
• Applications natives : fichiers, vidéo, musique, gestionnaires de sauvegarde, app mobile.
• Fonctions système utiles : 2FA, planification d’extinction/démarrage, accès à distance.
• Centre d’applications : possibilité d’installer des applications tierces comme Home Assistant, Docker, Jellyfin, etc.

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’OS, je vous invite à consulter la page détaillée sur le site de UGREEN. On va tout de même s’attarder sur 2/3 fonctionnalités que j’ai apprécié !

Applications disponibles : Docker, qBittorrent, Home Assistant…

UGOS Pro intègre un petit centre d’applications pour bien démarrer. On retrouve à la fois des applications créées par UGREEN comme toute leur suite : Phoros, Musique, Théâtre ou Cloud, mais on a aussi des applications tierces comme Docker, Jellyfin ou le célèbre Home Assistant (n’hésitez pas à lire mes articles).

Alors certes, si on commence à comparer avec DSM chez Synology, forcément il y a moins de choses, pas de store alternatif… mais est-ce qui est présent ne suffit pas déja à 80% des usages ? D’autant qu’avec la possibilité de faire tourner Docker, vous pouvez palier grosso-modo à tout.

Coup de coeur pour l’application Théâtre ♥️

Grosse surprise pour moi : l’application Théâtre est un vrai petit bijou. Le principe rappelle ce que l’on connaît déjà avec Plex ou DS Video. On crée une bibliothèque, on choisit le type de contenu, la langue, et UGOS Pro se charge de tout organiser proprement en une médiathèque claire et agréable à parcourir.

L’interface est moderne et surtout… ça marche vraiment bien. J’ai testé avec un film 4K de plus de 60 Go : lancement instantané, aucune saccade, tout est fluide. Aucune idée si il fait du direct play ou du transcodage, mais cela marche avec des pistes audios et des sous-titres.

Cerise sur le gâteau, UGREEN propose aussi une application Apple TV pour accéder directement à vos contenus depuis le salon. Là encore, c’est propre, et efficace. Franchement, je ne pensais pas dire ça, mais c’est presque plus agréable que mon setup Plex pourtant bien rodé.

Performances : des débits au rendez-vous selon le RAID choisi

Quand on parle de performances sur un NAS, il faut surtout regarder la configuration RAID. Un seul disque ne saturera jamais une connexion 2,5 GbE, mais dès qu’on utilise plusieurs disques, les débits se cumulent et on peut très vite atteindre les limites du réseau.

Avec deux disques ou plus en RAID 0, RAID 5, RAID 6 ou RAID 10, on profite automatiquement de vitesses plus élevées. N’oubliez pas que le RAID joue un rôle majeur dans les performances d’un NAS.

Dans mon cas, avec des Seagate 5900 tours/min en RAID 1, j’obtiens environ 200 MB/s, ce qui est parfaitement normal. En passant sur un RAID 5 avec quatre disques, on monte autour de 250–270 MB/s, légèrement en dessous du plafond du 2,5 GbE. Bref, des résultats cohérents pour ce type de matériel.

On pourrait regretter l’absence d’emplacements NVMe pour ajouter du cache, surtout quand on voit que beaucoup de NAS récents en proposent. Mais dans le cas du DH4300 Plus, ce choix est assez logique. Le processeur ARM utilisé ici ne gère tout simplement pas l’extension PCIe nécessaire pour accueillir des SSD NVMe. UGREEN a donc fait le choix d’un design plus simple, sans slot supplémentaire, ce qui permet aussi de contenir le prix final du produit.

Bruit et consommation

Côté bruit, le NAS reste assez discret en fonctionnement, on entend surtout les disques mécaniques plutôt que le ventilateur. En veille ou lors d’un usage léger, il se fait quasiment oublier sur un bureau.

La consommation est également raisonnable pour un modèle 4 baies : comptez un peu plus de 22 W en utilisation et environ 7 W en veille. Cela représente un coût d’utilisation de 50€/an environ pour un NAS allumé 24h/24 (avec un abonnement EDF standard).

Comparaison avec Synology : UGREEN le challenger !

Pendant des années, Synology a régné en maître absolu sur le marché du NAS, quasiment sans concurrence sérieuse. Mais depuis un an ou deux, ce leadership devient beaucoup moins intouchable. Les choix contestés s’enchaînent : très peu d’évolutions sur la connectique, le retour en arrière permanent sur les disques durs propriétaires, et une impression générale de stagnation.

Côté hardware, Synology propose encore en 2025 des modèles à plus de 500 euros, équipés de 2 Go de RAM et d’un processeur sorti en 2019. Forcément, ça pose question quand on compare les fiches techniques.

Évidemment, la grande différence reste l’OS : UGOS Pro est encore jeune, et Synology DSM garde une longueur d’avance grâce à ses 20 ans de maturité (la marque a été fondée en 2000 alors que UGREEN se lance seulement sur les NAS en 2024). L’écosystème Synology reste plus complet et plus robuste, surtout sur le long terme.

Mais ce que propose UGREEN est très prometteur. Le rapport qualité/prix est excellent, le matériel est moderne et les mises à jour arrivent rapidement. Pour la première fois depuis longtemps, on sent qu’un vrai challenger pourrait venir bousculer le marché. Et ça, c’est une très bonne nouvelle.

Conclusion

Lorsque l’on m’a proposé de tester ce produit, j’étais un peu mitigé. Curieux de voir ce qu’un nouvel acteur pouvait apporter sur le marché du NAS, mais avec la peur de tomber sur une énième copie un peu moyenne. Au final, c’est tout l’inverse : une très belle surprise, vraiment. Le produit est cohérent, maîtrisé, avec de belles finitions, des specs modernes et un système qui tient clairement la route. Les mises à jour sont fréquentes et apportent de vraies améliorations, ce qui rassure sur la direction prise par UGREEN.

Ce qui m’a le plus plu, c’est toute la partie logicielle. Entre l’application Apple TV, les apps iOS et Android, et l’interface UGOS Pro qui évolue vite, on sent UGREEN ne se contente pas juste de sortir du matériel : ils construisent un véritable écosystème.

Si l’on veut être critique, on peut évoquer l’absence d’un second port Ethernet ou de slots NVMe pour du cache. Mais honnêtement, vu le tarif et le public visé, difficile d’en faire un vrai défaut. Le DH4300 Plus coche toutes les cases pour un usage domestique : maîtriser ses données en local, sauvegarder ses photos de famille, accéder à ses fichiers simplement, regarder quelques films… et c’est exactement ce que la majorité des utilisateurs attendent d’un NAS.

Avec le Black Friday qui arrive, je pense qu’on peut s’attendre à de belles promos, ce qui rendrait encore plus intéressant ce NAS déjà très bien positionné. Une vraie réussite pour un premier modèle, et un challenger à surveiller de près.